L’Autrichien Kurt Ryslavy, qui vit à Bruxelles, se décrit comme un artiste conceptuel, un poète et un négociant en vins. Cette dernière fonction, qui est aussi son gagne-pain, occupe une place importante dans sa pratique artistique. Il thématise ses activités de négociant en vins dans son œuvre. Le dimanche, qui est son jour de repos, il fait des factures décoratives. C’est-à-dire des factures que Ryslavy adresse à ses clients, avec sur celles-ci son numéro de TVA, son numéro de compte en banque et la quantité et le type de bouteilles de vin livrées, tous renseignements peints avec des empâtements dans une écriture délibérément expressionniste.
L’œuvre et la pensée de Ryslavy, qui est à la fois artiste et marchand de vin, évoluent depuis toujours en marge de l’art – l’objet – et du marché où cet art se négocie et est déterminé en tant que sujet capitaliste. Avec une grande précision et un humour acéré, Ryslavy parvient à mettre encore et encore ce thème au pilori.
