A-h

31.Mai.01
18.Aoû.01
Kahrs 9309

Johannes Kahrs cherche ses images dans le flux toujours en marche des médias imprimés, de l’univers de la pub ou du film, il arrête ces images et crée ainsi un autre passage du temps.

Souvent les scènes et les motifs que Kahrs utilise renvoient à des évènements pénibles ou traumatisants. L’artiste ne tombe pourtant pas dans une illustration réaliste d’horreurs en tout genre. Il est intéressé par ce qui précède ou suit la représentation explicite de violence, d’excès, de choc, de menace ou d’évènements tragiques.

En 1997 déjà, Johannes Kahrs (°1965, Berlin - habite Berlin) a exposé au Vereniging voor het Museum (VMHK). Il y a présenté une installation totale avec un tableau, des posters, une bande de son en s’est occupé de l’aménagement complet de l’espace. Le musée a inclus toute l’installation dans la collection. Comme il s’agissait en fait d’une œuvre in situ de dimensions importantes, seul le tableau 93’09" a été présenté jusqu'à présent. La source qui est à la base de la peinture est une image arrêtée du film Taxidriver de Martin Scorcese, où on voit Robert de Niro. Le résultat est la représentation d’une image de film isolée qui attend frissonnante dans le projecteur la scène suivante. Kahrs sort des ilmages du flux incessant des archives d’images collectives, des média imprimés, du monde de la pub, arrête ces images et crée ainsi un cours différent du temps. Il n’utilise pas à cet effet des répétitions d’images, n’étend pas non plus une séquence d’images dans le temps, mais accentue seulement l’opposition entre l’image statique et celle qui bouge. A ce dernier groupe appartiennent aussi des représentations de l’univers de la pub ou de la presse des quotidiens : pour Kahrs le mouvement n’est pas une qualité qui est à mettre en rapport avec la forme de la représentation, mais avec la question de savoir si la représentation est entraînée par le flux de la distribution de masse. Les scènes et motifs utilisés par Kahrs réfèrent souvent à des évènements traumatisants ou pénibles. L’artiste ne tombe pourtant pas dans une illustration réaliste d’horreurs. Il est intéressé par ce qui précède ou par ce qui suit la représentation explicite de la violence, des excès, d’un choc, d’une menace ou d’évènements tragiques. ‘L’entre-temps’, notamment l’intervalle qui naît par l’interruption ou l’arrêt du flux de moments dramatiques, constitue l’espace favori des images de Kahrs. Dans ‘Mann ungefähr 14x geküsst’ (1994) par exemple, le visage est une surface indéfinie ne consistant qu’en des traces rouges, comme de rouge à lèvres.

Dans le cas des arrêts de films que Kahrs utilise comme modèle, nous connaissons l’action qui l’accompagne. Il n’est pas difficile pour le spectateur de mettre la scène représentée en rapport avec le drame qui va se dérouler. Kahrs utilise habilement la connaissance du public pour intégrer la représentation dans un récit. Entre la représentation et le spectateur un lien se crée, parce qu’on relie la représentation concrète et les images de film diffuses qui sont stockées dans la mémoire. Ou, plus fort encore, le spectateur reconstruit la situation représentée à l’aide du souvenir d’autres images. Mais il est impossible de se souvenir de l’image de film isolée utilisée comme modèle: avons-nous vraiment vu Mick Jagger boire du café de cette façon dans le film de Godard? Avec la collaborationn de la Frac des Pays de la Loire, Carquefou, et le Kunstverein München, le S.M.A.K. présente maintenant l’exposition A - h. Cette exposition permet pour la première fois de faire connaissance de l’ensemble des divers média et formats d’image qu’utilise Kahrs. A - h montre les déformations expressives et obsessionnelles des corps, les dessins au fusain schématiques et pleins de contrastes, les installations vidéo et de son fragmentairement narratives et les sculptures libidineuses et donnant lieu à des controverses représentant des explosions de violence. Toutes les oeuvres ont été faites dans la période 1992-2001.

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