Hamish Fulton



lieu et année de naissance: 1946, Londres, Royaume-Uni résidence: Canterbury, Royaume-Uni

Hamish Fulton indique que 1959 est l'année où son attitude fondamentale s'est formée. Pendant cette période, il lit des ouvrages sur les Indiens d'Amérique du Nord. Un peu plus tard, il étudie dans plusieurs écoles d'art londoniennes, où il commence par la peinture et la sculpture mais est rapidement attiré par la photographie en raison du caractère mobil de l'appareil. Parmi les camarades de classe de Fulton figurent Richard Long et Gilbert & George. Tous explorent de nouvelles formes d'art, notamment la sculpture. Long et Fulton optent pour un contact physique direct avec la nature et un engagement envers le paysage vierge.

Entre 1967 et 1973, Fulton fait mûrir l'idée de se concentrer exclusivement sur les promenades. Après son premier grand voyage à la fin de l'été 73, du nord-est du Royaume-Uni à l'extrême sud-ouest, il décide de ne créer “que de l'art qui résulte de l'expérience de marches individuelles". Les voyages lui permettent de comprendre que l'art peut refléter une vision de la vie qui ne se traduit pas nécessairement par la production d'objets. Aux alentours des années 70, l'objet d'art se dématérialise. C'est ainsi qu'apparaissent le land et earth art. En Angleterre, Fulton et Long basent leur art sur les promenades qu'ils font; aux États-Unis, Michael Heizer et Robert Smithson réalisent des projets dans et avec le paysage.

Alors que Long effectue de petites manipulations dans le paysage au cours de ses promenades et qu'il documente ces manipulations de manière photographique pour ensuite apporter des éléments du paysage dans des musées et des galeries, Fulton qualifie ses promenades dans la nature d'œuvres d'art. Pour lui, la marche est une forme d'art en elle-même et les promenades sont des objets invisibles. Bien qu'ils ne puissent jamais égaler l'expérience de la promenade, Fulton prend des photos et des notes tout au long du chemin, détaillant les aspects essentiels de la marche: notamment où, quand et pendant combien de temps. Ils sont incorporés dans des objets à travers lesquels il tente de partager son expérience de la marche avec le public: dessins, diagrammes, photographies, textes sur le mur, cartes, livres d'artistes et éditions.

Depuis 1994, Fulton organise également des promenades collectives axées sur des aspects de la nature auxquels on prête peu d'attention dans les villes. Il s'agit souvent de ‘slowalks’, des marches lentes au cours desquelles une distance (souvent très) courte est parcourue en un temps limité. Il tente ainsi de s'amener et d'amener les participants à la méditation. Il s'agit d'une protestation implicite contre le rythme rapide de la vie moderne et une société aliénée de la nature. Plus récemment, les œuvres textuelles de Fulton reflètent plus explicitement ses préoccupations politiques et écologiques. La contestation qui se cache dans "Chinese Economy Tibetan Justice" parle d’elle-même.

Bien que son travail ait beaucoup de points communs avec le concept art, le minimal et le land art, Fulton se démarque explicitement : “I am an artist who walks, not a walker who makes art.” Et pourtant, il est considéré comme l'un des artistes conceptuels les plus importants de tous les temps.

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