Hiwa K est l'une des plus importantes artistes irakiennes contemporaines, qui, surtout ces dernières années - depuis l'internationalisation du monde de l'art et l'intérêt croissant pour l'art contemporain non occidental qui en découle - a également fait une percée internationale. Son auto-éducation a laissé une forte impression sur son travail artistique ultérieur, qui est une critique constante du système d'éducation artistique et du mythe de l'art individuel. Hiwa K a aussi délibérément raccourci son nom de famille en K. En dissimulant littéralement son identité, la lettre K s'impose paradoxalement comme un signe presque anonyme qui ne peut être identifié à un "je" ou à un groupe particulier. Le contraste entre l'appartenance et l'aliénation continuera à se développer comme une constante dans l'œuvre de Hiwa K.
Venant d'un pays qui est constamment en guerre, Hiwa K dit que sa vision artistique est en constante évolution entre l'horizontal (le paysage) et le vertical (le ciel), ce qui le rend hyper-sensible à son environnement quotidien. Ce sentiment constant de détachement par rapport à ce que l'on définit habituellement comme le "chez soi" est la véritable motivation de l'œuvre de Hiwa K, qui mélange des formes (sociales) quotidiennes, des histoires transmises oralement, l'histoire et des constructions politiques. Il puise dans diverses sources et références pour la construction de ses œuvres, telles que des histoires racontées par des membres de sa famille et des amis, des situations trouvées ou des rencontres quotidiennes, qui ont toujours à voir avec un certain pragmatisme et une certaine nécessité. Le désir constant de connexion, une curiosité sauvage et étendue et une envie effrénée de continuer à apprendre sont la force motrice et la ligne de fond de l'art de Hiwa K, qui tourne toujours autour de l'unité et de l'équilibre entre l'individu et le collectif dans une réalité multicouche et multiculturelle. Nombre de ses œuvres ont une forte connotation participative et collective, exprimant l'idée d'acquérir des connaissances par le biais d'expériences quotidiennes, plutôt que par une doctrine éducative.
