L’espace Kunst Nu du S.M.A.K. est investi cet été par l’artiste sud-africain Simon Gush (°1981), qui travaille avec divers médias comme la vidéo, la sculpture et la performance.
4 For Four rassemble quatre vidéos étudiant la complexité du discours politique, c’est-à-dire le discours sur des affaires hors de l’individu. A travers son œuvre, Simon Gush semble s’exercer en continu à cette forme de « communication engagée », convaincu qu’il est que les artistes doivent prendre une position sociale claire. L’artiste croit dans la communication qui ne se veut pas explicite mais se rend compréhensible par des allusions, des techniques rhétoriques comme les métaphores, les métonymies et la catachrèse. Ce sont des détails anecdotiques qui le fascinent, tout autant que la manière dont ces éléments peuvent déboucher sur un grand débat. 4 For Four s’intéresse notamment à la relation entre le violoniste virtuose russe David Oistrakh et Sergei Prokofiev (1891 – 1953), un des plus grands compositeurs russes du 20e siècle. La deuxième vidéo amène avec beaucoup de subtilité l'épisode historique de la révolte du cuirassé Potemkine de 1905 dans la capitale ukrainienne d’Odessa, en concentrant sa caméra sur le casque bleu au-dessus des escaliers Potemkine. Aussi une répétition d'une prouesse de David Copperfield est en vue, ensemble avec la dernière vidéo d'un paysage enneigé filmé en lent travelling. L’installation vidéo 4 For Four doit être considérée comme une composition musicale, visuelle et narrative construite autour de quatre narratifs qui ont à la fois une existence autonome et des liens entre eux. Simon Gush fusionne les références historiques et les interprétations poétiques; sa dialectique oppose la rationalité et l’émotion. Chaque élément représente un détail qui n’occulte pas l’histoire globale.
