Cold Fusion

31.Mai.01
4.Aoû.01
Birza buddhashorizon

Rob Birza est connu comme un des artistes plastiques les plus importants de la jeune génération aux Pays-Bas. Il mélange librement plusieurs styles et genres.

Il va chercher son inspiration dans l’histoire de l’art, les traditions non occidentales et la culture de masse. Les matériaux qu’il utilise ne peuvent pas non plus figurer sous le même dénominateur : il place des objets nouveaux et anciens, des choses sans valeur et des objets d’art précieux les uns à côté des autres. L’exposition ‘Cold Fusion’ donne un survol de l’œuvre de Rob Birza ces dix dernières années.

Sous le titre ‘Cold Fusion’, le Stedelijk Museum d’Amsterdam a déjà présenté un survol de l’œuvre de Rob Birza des dix dernières années. Le S.M.A.K. présentera à son tour cette exposition. Rob Birza (°1962) est connu comme un des artistes éminents de la jeune génération aux Pays-Bas. L’adage de William Blakes ‘exuberance is beauty’ reçoit dans l’œuvre de Birza uné résonance contemporaine. Aucun geste n’est pour lui trop grandiose, trop théâtral, trop passionné. Le titre de l’exposition renvoie à la fusion atomique à froid, une découverte scientifique qui a fait grand bruit il y a quelques années et qui a rapidement été démasquée en tant que falsification. Dans l’œuvre de Birza, des pôles extrêmes se renversent en permanence : la frivolité de la gravité et le sérieux du jeu, l’intensification théâtrale du quotidien et les dimensions triviales de la spiritualité. La surabondance de stimulus semble finalement avoir pour but d’anéantir toute forme d’excitation, anticipant le moment où la plénitude de l’image se change en vide fantasmagorique de l’anesthésie. Birza est le maître des alternances de position. Il ne s’agit pas pour lui d’une position ou de l’autre, mais de l’alternance même, pour faire l’expérience du désir de savoir ce que c’est qu’abandonner l’une chose au profit de l’autre.

Rob Birza s’est taillé une réputation à la fin des années 80 comme peintre, n’a pas seulement fait des tableaux, mais aussi des sculptures céramiques, des assemblages et des installations, des images vidéo, des photos retravaillées de façon numérique, une animation sur ordinateur et un décor pour une représentation de danse. Il ne s’attache pas à un médium bien défini, ni à un certain style. Il déclare : ‘Il faut voir ce qui se trouve sur ta route. C’est ainsi que je travaille : prendre des images, les faire rentrer, les traiter. Afin de les modifier, afin d’en faire quelque chose de nouveau.’ Rob Birza est un surfer quant au style. Il se sert librement de styles et de genres, de l’histoire de l’art, des traditions non-occidentales et de la culture de masse. Il les remplit de ses préoccupations et idées personnelles. Des exemples en sont les abstractions récalcitrantes du dadaïste Francis Picabia, le genre suranné de la nature morte de fleurs et le kitch ranci de l’horreur, que Birza a incorporé respectivement dans ses Abstract Compositions (1996), dans ses Power Flower Portraits (1996-1997) et dans ses Cosy Monsters from Inner Space (1999). Les matériaux employés par Birza sont également difficiles à ranger sous un seul dénominateur commun. Pour Birza le marché aux puces est le lieu où la culture est soldée, le lieu où des objets vieux et neufs, de vielles bricoles et des objets d’art précieux se trouvent fraternellement côte à côte. Ce n’est pas différent en ce qui concerne la collection dans son atelier, qui consiste en meubles rationnels des années 60 et 70, de poterie précolombienne, d’innombrables lampes, des bricoles kitch comme des créations onéreuses, de stauettes de Bouddha, de tabourets en plastique, de petites coupes à cacahuètes, etc. Plusieurs de ces objets se réincarnent tôt ou tard dans son œuvre, en changeant radicalement de sens. Dans Ashtray Heaven (1994) par exemple, des cendriers apparaissent comme des étoiles filantes et dans Frost and Frowzy (1994) des lampes allumées crépitent comme des fleurs de glace. Les innombrables chaises et bassines montées dans l’œuvre de Birza, semblent une invite à prendre place dans son monde imaginaire. L’image séduit, mais doit aussi rester inaccessible. Les chaises ne sont pas là pour s’asseoir dessus. Dans l’installation Buddha’s Horizon/View of Lights (1994) - un croisement de l’étalage d’un magasin de lampes et d’un diorama captivant et aventureux - Birza dépose deux bancs confortables, sur lesquels on peut prendre place - mais : devant la paroi de verre qui protège cet étrange univers de toute pénétration effective, bien qu’il soit visible et audible.

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