Coming People 2003

4.Juil.03
23.Aoû.03

Pour la septième fois de suite, les Amis du SMAK organisent l’exposition Coming People. 

Pour cette exposition de groupe, quelques personnes liées de près aux activités du musée ont effectué un choix parmi les étudiants qui terminent cette année leurs études dans les hautes écoles d’art de Gand: l’Académie des Beaux-Arts et la Haute Ecole Saint-Luc. Cette exposition se déroule pour la troisième fois dans une salle du musée du S.M.A.K. Cette année, c’est l’espace consacré aux expositions "Kunst Nu" qui a été réservé, un espace relié au parcours de la grande exposition d’été du SMAK "Gelijk het leven is". Coming People ne se veut absolument pas un hit-parade des soi-disant "meilleurs" étudiants. La sélection a été opérée en fonction des limitations spatiales et techniques liées au rassemblement d’œuvres dans cette salle. La présentation de projections vidéo à grande échelle était par exemple exclue d’avance. L’exposition n’est donc qu’une indication, un échantillon où sont sélectionnés ou non des jeunes artistes de talent. Coming People veut surtout montrer la manière dont ces jeunes artistes se situent par rapport aux évolutions dans l’art contemporain.

Nick Ervinck (Mixed media, Académie) travaille à des archives de formes qu’il complète à l’infini et où l’on rencontre une interaction intéressante entre des constructions virtuelles et des sculptures faites main. Des images virtuelles contaminent sans cesse les formes en trois dimensions, et inversement. Ervinck utilise tout un éventail de moyens d’expression: impressions digitales, vidéos, dessins et surtout formes sculpturales en plâtre peint et polyester qui sont présentés de façon méticuleuse dans un espace déterminé. La vidéo "Beirut 1963" de Mekhitar Garabedian (Photographie, Académie) part d’une vieille photo de famille froissée. Une photo dont les froissures racontent une histoire. Les plis disparaissent peu à peu pour laisser place à une image parfaite qui sera cependant à nouveau froissée. En arrière-fond, "Joyeux Anniversaire" est chanté en arménien, en arabe, en français, en néerlandais et en anglais. Les langues qui se succèdent reflètent la diaspora mouvementée de cette famille. La gaieté apparente de la chanson contraste avec le destin tragique d’une communauté en errance. La vidéo d’Eleni Paschalidis (Céramique, Saint-Luc) est une combinaison particulièrement intègre entre l’espace, la lumière et le son. La lumière jaillit par les interstices et les fentes d’un espace délimité (construit par l’artiste) sur fond d’une musique de Rachmaninov. L’œuvre de Paschalidis a pour objet l’exploration des espaces et des frontières, la relation du corps avec les formes et les matériaux. Les interventions sont parfois à peine perceptibles en raison de leur fragilité et de leur subtilité, et demandent donc au spectateur une attention méticuleuse.

L’instinct d’expansion semble être un mot clef dans l’œuvre de Matthieu Ronsse (Peinture, Saint-Luc). Mais cet instinct d’expansion repose sur une politique clairement constructive qui redéfinit et délimite. Ronsse réalise tant des peintures que des constructions architecturales et des sculptures qui sont mises en relation avec les espaces délimités qu’il construit lui-même. L’un et l’autre sont toujours construits en matériaux "réutilisés": restes de bois, polystyrène, objets trouvés qui portent en eux une histoire antérieure. Les constructions en "bric à brac" redéfinissent l’espace et y ajoutent une couche humaine et poétique. Lotte Van den Audenaeren (Mixed media, Académie) a choisi de travailler in situ avec des formes, des grillages et des surfaces existants. Elle en explore les différentes possibilités, puis en élimine des parties, juste ce qu’il faut pour que l’on continue à avoir l’impression d’un grillage. Son œuvre est une recherche, une exploration des possibilités, de la frontière où apparaît une signification ou une explication de et avec l’environnement. Hannes Vanseveren (Sculpture, Saint-Luc). Une saucisse de silicone de 7m de long est fixée à un mur et est soutenue en 2 endroits. La forme et la situation sont étranges. Pourquoi une saucisse de silicone qui n’a aucune signification doit-elle être soutenue? Les supports perdent de ce fait leur valeur initiale, à savoir le soutien d’un objet "important" (qui a du sens). Hannes Vanseveren enlève aux objets leur signification ou fait glisser la portée de leur signification.

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