L’artiste vidéo suédoise Annika Larsson (°1972) met dans son œuvre l’accent sur des types de comportement de l’homme dans la culture contemporaine.
Des hommes simples dans des costumes ou des uniformes effectuent avec précision de simples actions, telles qu’allumer un cigare, préparer une partie de tennis, se promener avec un chien.
Les personnages sont présentés en gros plan et très détaillés, les prises de vue sont lentes, la découpe de l’image est composée avec précision. Des points de vue éloignés se succèdent sans qu’une vue d’ensemble apparaisse. Larsson se concentre sur le langage corporel et le regard des personnages. Son œuvre semble parler de ce qui est presque rituel dans les actions banales, mais aussi de domination et d’oppression. Chez le spectateur un sentiment d’étrangeté ou de claustrophobie se fait jour en raison des gros plans, mais aussi du milieu étrange où les personnages semblent se mouvoir. ‘DOG’ (2001) montre deux hommes en costume, un des deux tient un chien en laisse, ils échangent quelques regards. L’attention est fixée sur la mimique sans problèmes et des détails de leurs accessoires comme une chaîne en or, une ceinture ou des gants de cuir. La lenteur, les gros plans balancent entre la réalité et le rêve, entre le détail et l’absurdité. Dans ‘BEND’ (2002) le personnage principal - vêtu d’un costume - effectue avec sa souris un jeu de manipulation sur son écran d’ordinateur. C’est son sosie qui est représenté là. En appuyant sur quelques touches il peut déformer sa physionomie, lui recourber les doigts, lui faire tourner la tête à toute vitesse. Le manipulateur reste froid et insensible à ses actions. Ici aussi la scène est présentée par quelques gros plans lents, choisis avec soin. Comme dans ‘DOG’, ce qui est suggestif est encore renforcé par la bande sonore avec des paysages de sons répétitifs et pénétrants. L’exposition présente les installations vidéo ‘DOG’ et ‘BEND’. Les deux œuvres sont offertes à la collection du musée par Baloise.