EVROPA

5.Mai.00
29.Juil.00
Dekeyzer Chantilly

À l’occasion des manifestations commémoratives du 500ième anniversaire de la naissance de Charles Quint, Carl De Keyzer (°1958), photographe à l’agence Magnum, a réalisé, à la demande de Keizer Karel 2000, une série de photographies qui feront l’objet d’une exposition et d’un livre.

Les photos dévoilent les structures. Elles relient les éléments et appellent de nouvelles histoires, de nouvelles questions. Fragilité, histoire, tradition, conscience historique: voilà des points sur lesquels l’on peut se concentrer pour évoquer les traces de l’univers de Charles Quint et de la vieille EVROPE.

Le titre de ce projet est EVROPA. En 1998-1999, Carl De Keyzer a voyagé à travers la plupart des pays d’Europe Occidentale. Dans les villes, grandes et provinciales, il a fixé la vie quotidienne sur péliculle, il a cherché des situations où le passé (celui du 16ième siècle) est resté présent. Cette représentation du passé se perçoit encore çà et là dans le paysage urbain, mais aussi dans toutes sortes de mises en scène, montées en spectacles de masse ou en commémorations. Le trajet de ce reportage court à travers la partie européenne du gigantesque empire gouverné au 16ième siècle par Charles Quint. Carl De Keyzer prit pour fil conducteur l’itinéraire de Charles Quint. Tous les déplacements de l’empereur – l’homme fut perpétuellement sur les routes – ont été répertoriés avec soin. Une sélection fut faite parmi ceux-ci, pour établir un nouvel itinéraire évocateur. Les vestiges du 16ième siècle étant rares et un inventaire de ceux-ci ayant peu de sens, Carl De Keyzer opta pour une approche personnelle et subjective du sujet. Il donna un sens large à son projet, afin d’arriver à un récit de voyage contemporain avec des réflexions imagées sur (la façon dont les gens, aujourd’hui, manient) le passé. Carl De Keyzer était le photographe idéal pour saisir, de façon juste et subversive, la fragilité de la puissance et de la grandeur, du glamour et de la décadence, que ce soit quelque part à l’Est d’Éden ou dans les nombreuses arrière-boutiques que possèdent les églises et les religions.

Les événements commémoratifs de l’année Charles Quint entrent dans le cadre d’une réflexion sur le passé. Que subsiste-t-il de ce puissant empire des Habsbourg cinq cents ans plus tard? Qu’est-il advenu des lieux qui autrefois incarnaient la puissance mondiale? Comment les gens traitent-ils aujourd’hui ce grandiose passé? «En cette fin de millénaire», déclare Carl De Keyzer, « tous les pays d’Europe prennent davantage conscience de leur passé et de leur identité culturelle. Ils ressentent le besoin de se distinguer et de mieux se profiler. Presque partout, et quasi exagérément, on a réhabilité les centres historiques des villes. La ville et son passé servent d’appât au tourisme et à rehausser le sentiment de dignité local. La ville, malgré l’idée de l’unification de l’Europe, a réapparu comme paradigme de notre identité.» À côté de cette volonté de se distinguer, d’autres choses, en revanche, n’ont pas changé. Selon Carl De Keyzer, certains comportements du 16ième siècle ont franchi les frontières. « En voyage en Espagne il y a quelque temps, j’ai constaté qu’encore beaucoup de sang espagnol circule dans les veines flamandes. Certaines réactions et conventions sociales me sont apparues tellement reconnaissables... J’ai eu le même sentiment en Allemagne. Serait-ce un héritage de Charles Quint?»

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