Faux Jumeaux 5 presented by Guillaume Désanges

28.Fév.09
31.Mar.09
Desanges02 web

Pendant plus d’un an, le S.M.A.K. a donné carte blanche à Michel François, l’artiste bruxellois, pour déterminer le programme d’exposition dans deux salles du musée. 

François a choisi deux salles identiques et a baptisé son projet du nom de Faux Jumeaux. Il a demandé à 15 personnes de choisir chacune deux œuvres d’art qui se ressemblent fortement en matière de forme ou de matériau, mais qui ont néanmoins été réalisées indépendamment. Quelles sont les ressemblances ou les différences sur le contenu qui se révéleront en les présentant ‘en miroir’ dans les deux salles identiques?

La cinquième proposition est venue de Guillaume Désanges. Il a composé une 'ode' à l'atmosphère créée par des sacs en plastique qui tourbillonnent. Divers artistes se sont inspirés de cette idée et en ont souvent fait une oeuvre très poétique. Guillaume Désanges a sélectionné des oeuvres de Boris Achour, Edith Dekyndt, Éric Hattan, Igor & Svetlana Kopystiansky, Kevin Landers, Isabelle Le Minh, Zoe Leonard, Franck Scurti, Lois & Franziska Weinberger. Au milieu des années nonante, un même motif est apparu presque simultanément dans plusieurs oeuvres d'art : un sac en plastique qui tourbillonne et qui parfois s'accroche aux branches d'un arbre. Ce qui m'a surtout touché, c'était que cette image poétique assez bizarrement faisait son apparition presque partout en même temps. C'est ce qui m'a fasciné à ce point. Chaque oeuvre qui est montrée ici a sa propre importance autant formelle que conceptuelle, mais elles possèdent toutes une sorte d'âme communautaire qui a fait en sorte que même l'industrie du cinéma à Hollywood s'est inspirée de ce thème dans la célèbre scène d'"American Beauty" en 1998. Le sac en plastique est le symbole de la liberté, du mouvement non contrôlé, une sorte de chorégraphie presque anthropomorphique et une nouvelle forme spontanée d'ornementation urbaine. Par ailleurs, le sac en plastique peut être vu comme un signe du temps. A partir du milieu des années nonante est apparue une nouvelle prise de conscience écologique qui a pris notamment pour cible les sacs plastiques, symboles d'une société de consommation exacerbée et futile qui se moque de l'environnement. Le sac en plastique est alors tombé en disgrâce. Il était devenu le coupable et le bouc émissaire et a même été lentement retiré des supermarchés. Dans ces images répétitives, on peut même ressentir un soupçon de nostalgie, presque une mélancolie. Ces images montrent un paysage urbain en mutation, où on voit encore les signes d'une espèce en voie de disparition. Bien qu'il n'ait aucune valeur, soit terriblement commun, bassement pratique et peu attachant, le sac en plastique a quelque chose de touchant. Sans doute à cause de sa contradiction : à la fois incroyablement robuste (il peut transporter jusqu'à 2000 fois son poids et résister durant des siècles à la destruction) et très fragile (abandonné, emporté par le vent). Symbole d'une faible résistance contre l'ordre des choses, sans vouloir rechercher la confrontation directe, symbole d'une grâce surnaturelle qui surgit dans le quotidien, le sac en plastique tourbillonnant représente une partie de l'esprit des années nonante. Texte : Guillaume Désanges

Proposition 1 - Michel François Proposition 2 - Loïc Vanderstichelen Proposition 3 - Daniel McClean Proposition 4 - Yves Brochard Proposition 6 - Laurent Jacob Proposition 7 - Raya Lindberg Proposition 8 - Hans Theys Proposition 9 - Frank Maes Proposition 10 - Philippe Van Cauteren Proposition 11 - Rainier Lericolais Proposition 12 - Christine Macel Proposition 13 - François Curlet Proposition 14 - Joël Benzakin Proposition 15 - Lea Gauthier Proposition 16 - Jean-Paul Jacquet

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