Naked existence

22.Sep.00
4.Nov.00
Deschuymer

Johan Deschuymer (°1965, Courtrai) est intrigué par l’univers qui manipule et reproduit des êtres vivants. 

Les sculptures semblent une approche critique des réalisations de la science et de la technique, surtout au niveau du clonage des êtres vivants. Elles ne nient pas ce progrès de notre patrimoine biologique, mais l’anticipent, tentent de nous en rendre conscients.

Depuis la fin des années quatre-vingt jusqu'à récemment, Deschuymer collaborait avec Koen Wastijn, et ce duo d’artistes Wastijn & Deschuymer a participé à de nombreuses expositions. A l’aide d’une photocopieuse ils ont fait des tirages représentant des animaux ou des parties du corps. Des animaux morts, des reptiles, des crânes appartenant à des musées d’histoire naturelle ont été modelés grandeur nature et à grand tirage dans du plastique de couleurs très vives ou dans le bronze. Les artistes s’appropriaient les corps d’animaux morts et les transmutaient dans une matière bigarrée et attirante. Depuis quelques années Johan Deschuymer suit sa propre voie. Pour son premier projet il a visité tous les jours les abattoirs d’Anderlecht où il a fait des moulages des gueules de vaches abattues. Depuis début 2000 il travaille dans des hôpitaux et des musées d’histoire naturelle: des dépôts intéressants d’animaux et d’humains morts. Il fait des moulages de plomb (la pesanteur de la mort) ou de cire (ce qui est tangible et attirant) de ce « matériel mort » et attribue à ceux-ci un numéro d’archives. La série de « foetus » consiste à présent en une trentaine de petites sculptures. Ce sont toutes des foetus humains de différentes périodes, exécutés en cire et grandeur nature. Ce qui est visuel est d’une grande importance pour Deschuymer et il s’intéresse surtout aux détails tels que le dosage exact de la pigmentation et la matière. Johan Deschuymer décrit son œuvre comme étant un « clonage », comme « des formes qui s’imposent naturellement et sans frein » En les observant nous éprouvons un mélange de dégoût et de fascination. En modelant des foetus l’artiste réagit à la manipulation génétique, à la procréation assistée et à l’innocence de ces petits cadavres. Leurs yeux sont fermés, ils sont isolés et réduits à un numéro d’archives anonyme, ils n’ont pas eu le temps de revêtir une identité, ils sont exclus de notre société. Ils sont jeunes et également très vieux. Chaque œuvre est un isolement, une confrontation avec l’approche qui, sculpturalement, se situe le plus près de notre souvenir le plus lointain. Ils demandent à être emportés dans l’esprit, ils s’installent dans notre tête. Le SMAK présente une petite sculpture faisant partie de la série « l’existence nue » (2000). Le modèle est un foetus masculin du Musée Royal de Science Naturelle de Bruxelles de 1938 et est exécuté en cire synthétique (hauteur 20 cm). Le clone date de 2000.

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