Portable Stones

4.Fév.05
23.Avr.05
027 BARRY stones website

Le point de départ de son œuvre aux multiples facettes sont des textes qu'Orla Barry (°1969, Wexford) rédige généralement elle-même. Ses textes expriment le fonctionnement de nos idées.

Ils sautent du coq à l'âne, ils alternent entre faits importants et petites observations, entre impressions personnelles, souvenirs, poésie et se nourrissent de sa propre imagination. Ses œuvres picturales - photos, films, panneaux de texte – renforcent le verbal, elles ajoutent une couche de signification et créent une tension intense. Il appartient au lecteur – spectateur de relier le texte et l'image et de donner ainsi une signification à son œuvre, pour relier entre eux les éléments décousus. Le point de départ de cette exposition est, d'une part, son nouveau film Portable Stones (63 min.) et, d'autre part, un regroupement et un rappel de diverses œuvres de Barry. Barry travaille sur ce film depuis 2003, les prises de vue ont eu lieu en 2004, en partie en Irlande et en partie en Belgique. Dans ce film, nous pouvons voir une petite fille qui quitte sa maison et prend le train vers un ancien cimetière où elle décide de planter sa tente. Pendant qu'elle se promène entre les tombes, elle commence à entendre des voix, des voix qui flottent au vent depuis l'autre côté de la mer. Elle se laisse enjôler par leurs histoires et voyage en pensée vers l'Irlande où elle tombe amoureuse d'un habitant de l'île qui vit dans une cabane sur la plage. Les acteurs ne parlent pas, nous entendons les voix par voice-over que nous pouvons interpréter de diverses manières : leurs pensées, des voix par lesquelles ils parlent, le narrateur, etc. L'un des fils conducteurs du film est la communication, l'utilisation de la langue et la quête de l'identité. De nouvelles photos appartenant à la série Portable Stones seront également présentées pendant l'exposition, ainsi que des photos issues de la série Foundlings (2001)’. Le musée présente aussi un film plus ancien qui n'a pratiquement jamais été vu en Belgique : A Tear for A Glass of Water de 1997-1999. La présentation de ces deux films dans l'exposition permet d'observer une évolution intéressante dans son oeuvre. Dans ‘A Tear for A Glass of Water’, nous voyons une jeune femme qui semble répéter une scène de théâtre, mais ses pensées s'échappent systématiquement vers d'autres choses. Son monologue passe des observations les plus bénignes à des vérités générales, en passant par des anecdotes sans liens entre-elles. Les deux seuls éléments du décor, un batteur et une bouée de sauvetage, semblent avoir une signification symbolique. L'un mélange ses idées et l'autre essaie de lui apporter un point d'appui quelconque.

Year X (1991-2004) est un projet textuel dans lequel Orla Barry a imaginé une phrase, une rime ou un mot pour chaque jour de l'année. Cette œuvre est présentée comme un calendrier, sur 366 toiles distinctes, chaque date présentant un dicton poétique qui peut être modifié tous les jours. Tous les ‘jours’ sont présentés dans l'espace d'exposition dans des coffres, seuls une petite partie d'entre eux sont suspendus aux murs. Diverses œuvres de Barry, créées au début des années ’90 ont été repensées à l'occasion de cette exposition. The Blue Volumes est une sorte de projet de journal qui consiste en une suite de publications de textes isolés que l’artiste décrit comme des « polaroïds écrits ». ‘The Blue Volumes’ contiennent de petites observations, décrivent des sentiments ou des rencontres et jouent sur les répétitions de mots ou le rythme des sons. Les livres sont édités en grand format et peuvent être feuilletés par les visiteurs. Une autre œuvre qui embrasse une période de son activité est : The Barmaid’s Notebook (1991-2001). Initialement, cette œuvre se compose d'un millier d'éléments, de coupures de papier, de petites cartes, de photos, de phrases indépendantes, de listes, etc. Alors que cette œuvre remplit normalement tout l'espace sous la forme d'une espèce de tableau d'affichage, cette fois, elle est présentée sous la forme d'une projection où chaque objet distinct est visible sous une forme mouvante. En 2001, Orla Barry travaillait avec l'artiste portugais Rui Chafes sur l'œuvre Unsaid. Par une installation sonore placée dans la sculpture de Chafes, le visiteur entend la voix de Barry. Elle interpelle directement l'auditeur et lui confie ses propres sentiments et idées. Comme le texte fait écho aux pulsations cardiaques et à la respiration de son lecteur, un lien intime voit le jour avec l'auditeur. Ce sentiment de malaise est encore renforcé car le visiteur n'entend le texte de Barry que lorsqu'il prend place sur la sculpture – inconfortable – de Chafes. Le nouveau film ‘Portable Stones’ sera présenté en 2005-2006 au Camden Arts Centre de Londres et au Irish Museum of Modern Art de Dublin. Ce film sera complété dans chacun de ces lieux d'exposition, par d'autres œuvres de Barry. Une publication sur l'œuvre de Barry sera éditée en collaboration avec ces musées. L'architecture de l'exposition est l'œuvre de Bruno Poelaert et de Kris Kimpe, en collaboration avec Orla Barry.

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