Punch-Drunk

18.Fév.05
12.Mar.05
Twijfel04 website

Erick Beltrán (° 1974, Mexico) est un artiste qui manifeste une fascination prononcée pour la sélection de la langue et des images et leur utilisation médiumnique et graphique. 

La sélection elle-même le passionne, autant que les leviers sociaux, économiques, culturels, éthiques et politiques qui motivent ses producteurs et distributeurs.

Erick Beltrán a choisi de donner une place centrale la notion d\'‘édition’ comme base conceptuelle de son œuvre picturale (qui se compose d\'un amalgame des supports les plus divers allant des installations sur des impressions aux petites interventions artistiques). Il n\'utilise pas ce mot dans sa seule signification reproductive, il lui octroie un contenu bien plus étendu. Pour Beltrán, une ‘édition’ est plutôt une espèce de système de sélection hiérarchique qui a pour objet de distiller une construction qui a un sens dans la multiplicité d\'impulsions sociales, communautaires et politiques. Pour Beltrán, cette structure a une portée générale : elle est par exemple utilisée pour structurer les pensées humaines individuelles, mais également par des structures plus institutionnelles telles que les supports écrits qui proclament grâce à cette idée ‘leur’ vérité. C\'est à partir de ce concept qu\'Erick Beltrán donne une structure à ses images. Pour y parvenir, il utilise généralement des supports imprimés reproductibles tels que des affiches, des journaux, des livres et bien d\'autres encore. La question : “Pourquoi sélectionnons-nous certaines images (plutôt que d\'autres) ?”occupe une place centrale dans sa réflexion. Selon Beltrán, la réponse à cette question est double. D\'une part, nous les choisissons en fonction de la forme concrète, telle que les journaux, les livres et catalogues. D\'autre part, le choix est déterminé par des objectifs économiques, sociaux, culturels ou politiques. Par son œuvre picturale, Erick Beltran tente de relier ces deux structures de choix.

Ce qu\'il veut dire ainsi c\'est que par son œuvre picturale, il veut s\'infiltrer dans la ‘structure normale’ de la sélection d\'image précisément pour mettre un frein aux objectifs sociaux, politiques ou communautaires qui déterminent la sélection de ces images. Erick Beltrán veut ainsi montrer que l\'utilisation de ces structures de sélection peut mener à des difficultés nouvelles et imprévues. Il n\'a donc pas pour but d\'en attaquer les structures (de pouvoir).

Pour l\'exposition du SMAK ‘Punch Drunk’ – un terme issu du monde de la boxe qui signifie un état de confusion par rapport à ‘l\'ordre des choses’ après avoir encaissé à plusieurs reprises des coups de poing - Erick Beltran a réalisé trois projets qui peuvent être décrits comme ‘petits gestes d\'acupuncture dans des lieux publics’. Le premier de ces projets est réalisé en collaboration avec le journal Standaard, il est appelé ‘Standaard 19-02-2005’. Dans le deuxième volet de l\'exposition ‘Punch Drunk’, Beltrán utilise la ville de Gand elle-même comme support. Le troisième volet de ce projet a lieu au SMAK. Dans l\'une des petites salles du musée, Beltrán présente une installation – annexe – archive modeste entièrement composée d\'images qu\'il a personnellement sélectionnées, en sa qualité d\'artiste. Ces images cadrent dans les diverses actions artistiques entreprises par Beltrán et offrent au spectateur une sorte de manuel de ses sélections d\'images personnelles et individuelles. La hiérarchie de la sélection d\'images réside donc ici chez l\'artiste, tout en laissant au spectateur sa liberté de choix personnel au sein de cette hiérarchie. Par ces interventions, Erick Beltrán ne veut nullement ‘perturber’ la structure existante (le quotidien, la ville ou l\'espace du musée), il souhaite plutôt utiliser ouvertement ces ‘supports’ pour créer d\'autres possibilités de perception. La conversation qui a vu le jour autour de cette offre de sélection alternative au sein de la réalité revêt ici une importance primordiale.

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