L’art de Joke Hansen (°1979, Bilzen) n’est qu’un grand questionnement sur le pourquoi et le comment de la peinture. C’est un exercice sans fin dans lequel Hansen tourne autour de l’axe de la peinture. Les œuvres plastiques qui en découlent sont des tableaux, des collages et des sculptures qui sondent les limites du média sur le plan de la forme, du support et de la couche picturale. Ses tableaux ressemblent parfois à des sortes de caricatures ou d’inside jokes. Ce jusqu’au-boutisme de la peinture sur toile a débouché il y a cinq ans environ sur les premiers cut outs et shaped canvases de Hansen. Sa pratique picturale est devenue depuis lors une tentative permanente et presque obsessionnelle de rupture avec la toile traditionnelle, une discussion constante et une manipulation de la forme fermée – rectangulaire, carrée, circulaire, ovale – de la toile classique. Plus d’une fois, le « chemin à parcourir », comme dans un jeu sur ordinateur, constitue aussi le sujet du tableau : une structure tubulaire, des canalisations en U, des environnements techniques, un tuyau d’échappement qui aboutit à un nuage qui semble être devenu une onomatopée d’« exit ». Des œuvres comme Tennis for Two (2021), Shank (2021) et Lola (2021) en sont de beaux exemples.
