Joelle Dubois peint et illustre. Avec un clin d'œil, elle met en avant dans ses œuvres la révolution numérique et le rôle de l'homme qui en résulte dans notre société moderne. L'artiste gantois s'intéresse particulièrement à l'aspect voyeuriste de la numérisation. Les médias sociaux comme Instagram, Snapchat ou Youtube et les émissions de télévision comme Big Brother ou Temptation Island répondent à notre désir d'observer anonymement les autres dans leurs souffrances, leurs vies amoureuses, leurs échecs et aussi leurs succès. La numérisation a rendu la communication plus rapide, plus ciblée et plus interactive. Mais cela s'accompagne aussi du fait que la vie privée est de moins en moins possible et que les gens se présentent aux autres de manière plus ouverte et plus désinvolte. En fait, la communication devient de plus en plus superficielle, impersonnelle et anonyme. Dubois s'adonne avec passion à cet ensemble de sujets sur un mode ironique et comique. Elle dépeint ses protagonistes de manière exposée et sans fioritures, imprégnée d'un réalisme drastique qui s'avère souvent très déformé et faux dans le monde numérique. En montrant des femmes et des hommes poilus et obèses dans des positions compromettantes, elle souligne son propre rôle fort en tant que femme et artiste indépendante et émancipée. Néanmoins, Dubois elle-même est un observateur silencieux, qui voit le monde avec son propre perfectionnisme idiosyncrasique.
- Sylvia Rehbein (Thomas Rehbein Gallery)
15:00 - 16:00
Thomas Vandenberghe (°1985, Gand) est un photographe belge. Il réalise de petites images intimes, généralement avec flash, de sorte qu'elles ressemblent presque à des instantanés. Ses tirages à la gélatine argentique, souvent répétés, délavés ou déchirés, témoignent tous d'un processus de transformation.
Si pour Vandenberghe l'acte de photographier est lié au désir, l'acte d'imprimer, tout aussi important, est axé sur la mémoire. Le besoin non seulement de regarder, mais aussi de se réconcilier avec ce qui a été, mais peut-être encore plus avec ce qui aurait pu être - mais qui n'est pas et ne sera jamais. Répétés, délavés ou même déchirés, rayés ou coupés, ses tirages à la gélatine argentique portent la preuve poignante d'un processus continu de sentiments et de réactions, ou peut-être même d'une conclusion atteinte. Chacune des photos imprimées de Vandenberghe contient le drame de ce que l'on espère et désire - une vérité imaginée - et de ce qui reste finalement. Ils sont les preuves persistantes, chargées d'émotion et, au fil du temps, déformées d'une réalité avec laquelle nous devons maintenant vivre.
Prix: 5 euro
En néerlandais.
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