Braco Dimitrijevic



lieu et année de naissance: 1948, Sarajevo, Bosnie-Herzégovine résidence: Paris, France

Le non-conformisme de Braco Dimitrijević est dominé par sa vision sceptique de l’historiographie et du discours artistique centré sur l’occident. Dans son œuvre, il tente de mettre au jour les mécanismes qui sont à la base de l’historiographie (de l’art) et de démontrer que ceux-ci sont surtout le fait du hasard. À la fin des années 60, il adhère à l’idée – populaire à l’époque – que l’art doit être accessible à tous et que tout le monde est artiste. Dans les années 70, il acquiert une notoriété internationale avec sa série de photos « Casual Passer-by », dans laquelle il agrandit des photos de passants anonymes pour en faire des panneaux publicitaires qu’il installe dans des lieux publics très fréquentés. Dimitrijević remplace aussi les statues publiques de personnages célèbres par des bustes en bronze d’inconnus. Ou il appose dans des lieux ordinaires des plaques commémoratives en marbre portant l’inscription « This could be a place of historical importance ».

Si les œuvres de Dimitrijević sont au départ installées dans l’espace public, à partir de 1976 ses interventions se font dans les collections des musées. Au moyen de triptyques, il critique le pouvoir des musées, qui accordent un statut cultuel à certains artistes tout en excluant beaucoup d’autres. Notoriété ou absence de notoriété serait une question de convention. Ces triptyques commentent aussi le mode de présentation courant et le traitement fétichiste de l’art dans les musées. En combinant des fruits, des légumes et plus tard aussi des animaux empaillés et même vivants avec des œuvres originales issues des plus prestigieuses collections du monde, Dimitrijević s’efforce de mettre sur un pied d’égalité nature, idéologie, travail et art. Il ne voit guère de différence entre les musées et les zoos. Il aurait par exemple aimé voir des lions se promener librement au Louvre, mais il a dû se contenter d’introduire des reproductions d’œuvres d’art dans les cages d’animaux vivants au Jardin des plantes à Paris.

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