Sur le plan international, David Claerbout est l'un des principaux artistes vidéo belges. Avec Tacita Dean, Douglas Gordon, Stan Douglas et Thomas Demand, il appartient à une génération d'artistes qui examinent de manière critique la signification de l'image cinématographique et photographique dans l'art contemporain. La génération fait son apparition dans les années 1990, au début de l'évolution numérique.
Claerbout étudie la peinture et le graphisme à Gand. De son propre aveu, il n'est pas sans mérite, mais il ne parvient pas à développer son propre langage visuel. En 1994, il prend la décision radicale d'arrêter de créer ses propres œuvres et de ne travailler qu'avec des images trouvées. Vers 1995, il convertit subtilement en numérique de vieilles photos d'archives en vidéos photos, dans lesquelles certains éléments d'image semblent à peine bouger. En mettant en mouvement des éléments de ces témoins silencieux du passé, Claerbout donne aux images « la certitude du progrès, du présent ». Le dédoublement entre l'immobilité et le mouvement, le passé et le présent, est typique de nombre de ses premières œuvres.
Au début des années 2000, Claerbout transforme – en sens inverse - des images cinématographiques en numérique pour leur donner des caractéristiques plus photographiques. Par exemple, il ralentit à l'extrême les images ou filme la durée réelle du passage du temps dans un lieu. Claerbout réalise des images très atmosphériques, de type photographique-filmique, qui explorent les aspects inhérents à ces images. En mettant l'accent sur les caractéristiques inhérentes à l'image photographique et cinématographique, Claerbout est l'un des rares artistes à réussir à fusionner les deux médias. Il nous confronte à la possibilité de photos qui se déploient dans le temps mais ne sont pas des films, et aussi à la possibilité de films qui sont arrêtés dans le temps mais ne sont pas des photos.
