lieu et date de naissance: 1941, Ballaghaderreen (Irelande) résidence: Dublin (Irelande)

James Coleman est un artiste audiovisuel conceptuel, considéré internationalement comme l'un des pionniers du rôle de l'image et du son dans l'art visuel contemporain. Il étudia au National College of Art and Design et à l'University College, tous deux situés à Dublin. Peu après ses études, il vécut plusieurs années à Paris et à Londres, avant de déménager à Milan, où il demeura et travailla pendant 20 ans. Aujourd’hui, il vit à Dublin.

Dans la seconde moitié des années '70, Coleman gagna en notoriété grâce à ses installations audiovisuelles, principalement des projections de diapositives combinées à une bande sonore sur laquelle on peut entendre un ou plusieurs narrateurs. Ce qui le préoccupe le plus et se trouve donc au cœur de son travail est l'étude des mécanismes de la représentation et de l'interprétation. Quel rôle jouent-elles dans la construction de l'identité humaine? Et quel est le rôle du spectateur dans la création du sens ou de l'"identité" des œuvres d'art? Des thèmes tels que la mémoire et la mémoire culturelle font partie intégrante du travail de Coleman, qui dépeint ces deux facteurs étroitement liés. La succession d'images projetées, combinée à la bande sonore, nous laisse croire à une histoire, qui est en même temps compromise par certains 'défauts' d'installation. Par exemple, les diapositives ne s'enchaînent pas de manière fluide. Souvent, il manque également un lien entre l'image, le son et le texte. De plus, Coleman présente invariablement ses 'histoires' dans des salles d'expositions, sans indications auprès des images, ni sous-titres, traductions de textes anglophones ou endroits pour s'asseoir. Ainsi, Coleman laisse un maximum de place aux interprétations et l'identité de son œuvre dépend donc fortement de notre perception personnelle, de notre capacité d'interprétation et même de notre condition physique. Coleman considère l'expérience individuelle comme unique et impossible à reproduire. Il renforce cette idée en limitant au maximum les directives de construction de ses installations et en laissant libre court à l'ordre de présentation des images.

Depuis les années '70, Coleman est également connu pour son travail pionnier en matière de technologie (photographique) et de nouveaux médias, ainsi que pour les réflexions relatives à ces thèmes au sein même de son œuvre. D'un point de vue sociologique et culturel, l'œuvre de Coleman fut autrefois qualifiée de critique fondée sur la société de consommation et l’influence de celle-ci sur le concept moderniste de l'art. Par exemple, le célèbre critique d'art Benjamin Buchloh interpréta l'œuvre de Coleman comme "un retour à la représentation et à la figuration, en réponse à l'exigence moderniste selon laquelle l'art - comme la technologie - se doit d'être toujours 'moderne'." Contrairement au théâtre et à la littérature, deux disciplines artistiques qui, aujourd’hui encore, sont conscientes de leur statut de média au service de la représentation et à la fiction, les arts visuels modernes prétendent coïncider avec la réalité. Mais en jouant dans son art visuel avec la narrativité et la théâtralité, notions propres à la littérature et au théâtre, Coleman met l'accent sur des aspects jusque-là niés dans l'art visuel. Son œuvre fait ainsi référence à la littérature, au théâtre, au cinéma et à la télévision. Les réflexions et les 'détournements' de Coleman sur l'idiome visuel moderniste, à une époque où une grande partie de l'art visuel contemporain en était redevable, l'ont rendu très influent sur les jeunes générations d'artistes audiovisuels, et ce jusqu'à aujourd'hui. Parmi eux, figurent Steve McQueen, Jeff Wall, Douglas Gordon, Tino Seghal et Stan Douglas, désormais bien établis.

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