Joe Scanlan n’est pas seulement écrivain et critique, mais aussi artiste auteur d’installations. Il occupe une place unique dans l’art postmoderne d’inspiration conceptuelle. Il entame sa carrière en Amérique au début des années 90. Quelques années plus tard, il perce aussi à l’échelle internationale, principalement en Europe. Les œuvres de Scanlan revêtent des formes très diverses : cela va de la sculpture et du design à la création de personnages fictifs en passant par des publications.
De nombreuses œuvres de Scanlan renferment d’ingénieuses trouvailles à travers lesquelles l’artiste remet en question des systèmes tels que la sociologie et l’économie, mais également l’art. Ses installations et ses objets – qu’il appelle des « produits » – peuvent être décrits comme « hypothétiquement utiles ». À première vue, ses « produits » ressemblent à des objets utilitaires, fonctionnels. Il leur manque juste une chose : ils sont incapables de remplir efficacement leur fonction.
Pour citer l’artiste : « À certains égards, je trouve l’entrepreneuriat plus dynamique et plus patient que l’art. De nos jours, l’art fonctionne essentiellement selon le cycle des foires et autres salons d’art. Or, même le plus conservateur des investisseurs en capital-risque donnera cinq ans à une idée pour se concrétiser. Donc, dans ce sens, le capitalisme peut se montrer plus tolérant que l’art vis-à-vis du risque, de l’imprévu et de la perte. » Scanlan souligne et interroge la pression économique sur l’art, à travers le déploiement d’une stratégie économique plutôt qu’artistique.
