Vic Gentils



lieu et date de naissance: 1919, Ilfracombe (Royaume-Uni) date de décès: 1997

Victor 'Vic' Gentils est né au Royaume-Uni. Ses parents franco-flamands s'y sont temporairement installés afin d’échapper à la Première Guerre mondiale. Après la guerre, la famille s'installe à Anvers, où Vic étudie la peinture à l'Académie royale des beaux-arts (KASK) et à l'Institut supérieur des beaux-arts (HISK). En 1943, il fait ses débuts avec des paysages. Trois ans plus tard, il décroche sa première exposition solo à la Société Royale des arts d'Anvers. Comme beaucoup d’artistes flamands de l'époque, Gentils peint de manière expressionniste. Plus tard, il tente de se distinguer stylistiquement en incorporant des éléments informels, néo-surréalistes et abstraits. Sous l'influence de l'art africain présenté au Musée royal des beaux-arts d'Anvers en 1956, Gentils - comme beaucoup de ses contemporains - expérimente avec des matériaux non conventionnels tels que du papier mâché, du plexiglas et des disques fondus. C'est ainsi qu’il s’éloigne du support plat de la peinture et qu’il s’oriente vers un art plus spatial. Au travers de constructions en lattes de bois, de cadres, de reliefs et d'assemblages de matériaux de récupération, cette évolution converge vers des sculptures tridimensionnelles. ‘Hommage à [Constant] Permeke’ (1964) est la première sculpture pure de Gentils.

En 1958, Gentils, aux côtés de Paul Van Hoeydonck et Walter Leblanc, fonde le groupe d'artistes G58. Alors que l'exposition universelle de la même année attire beaucoup de monde à Bruxelles, les membres du groupe tentent de faire connaître leur travail à la Hessenhuis d'Anvers. Dès 1960, Gentils quitte le groupe pour fonder la Nouvelle école flamande avec Guy Vandenbranden, Guy Mees et Jef Verheyen, entre autres. Dans leur manifeste, ils s'opposent à la peinture belge et déclarent vouloir relier l'universel à la tradition flamande. En 1959, Gentils rencontre Piero Manzoni et Lucio Fontana à Milan. À cette époque, Fontana enrichit également sa peinture de reliefs et de profondeur. Gentils poursuit ses expérimentations avec des reliefs de clous et de bois brûlé, et à partir de 1961, avec des pièces de piano. Il transforme en reliefs des touches blanches et noires, des marteaux, des feutres, des pédales et d'autres éléments.

‘Les pianos de Gentils’ est sa première exposition rétrospective (1962, Schiedam, Pays-Bas). À cette époque, l'artiste parvient à se procurer un stock important de formes de chapeaux en feutre et en bois. Il les combine à des morceaux de meubles et à des pièces de bateaux et donne ainsi naissance à des compositions en relief. En 1964, Gentils représente la Belgique à la Biennale de Venise et expose également à Documenta III (Kassel, Allemagne). Sa participation à la Biennale de San Marino en 1965 lui vaut le premier prix et un contrat avec la Galerie Krugier à Genève, en Suisse. Cette dernière parvient à l'inciter à créer une sculpture sur le thème de la chaise, ce qui donne lieu à une sculpture représentant une reine sur un trône. Cela marque le début de ‘La grande partie d'échecs’ (1966-67), un ensemble de 32 pièces noires et blanches, présenté pour la première fois à la Biennale de São Paulo.

En 1970, Gentils s’installe à Hingene et travaille dans un bateau-atelier sur l'Escaut. Il y crée notamment ‘Il Papa’ (1970), ‘Monument Huysmans-Lenin’ (1970-‘71) et le célèbre portrait de Lode Craeybeckx (1972), maire d'Anvers et fondateur du musée Middelheim. Dans les années ’60-‘70, Gentils réalise plus de 700 œuvres. Suite à une crise cardiaque en 1972, l'artiste se limite temporairement à des œuvres plus petites. En 1976, il crée un miroir-relief monumental pour la station de métro Thieffry à Bruxelles. Par la suite, il recommence à créer des ensembles plus grands. Gentils souligne à plusieurs reprises qu'il est un peintre à part entière. Il choisit ses matériaux en fonction de leur couleur et de leur texture. Parfois, il modifie lui-même l'apparence des matériaux en les brûlant ou en les sablant.

En 1992, Gentils a été anobli chevalier. Il est décédé en 1997 et est enterré au cimetière de Schoonselhof à Anvers. C'était un artiste agité. En 1966, il déclarait : "Je suis constamment révolté, y compris contre moi-même".

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