Willem Oorebeek



lieu et année de naissance: 1953, Pernis, Pays-Bas résidence: Bruxelles, Belgique

De 1970 à 1975, Willem Oorebeek fait des études de gravure, peinture et dessin à Rotterdam. En 1989, il devient professeur à la Jan van Eyck Academie de Maastricht et plus tard aussi à Amsterdam, Hambourg et Vienne. En 1997, il représente – avec Aernout Mik – les Pays-Bas à la Biennale de Venise. En 2008, il lance le programme des Artistes en résidence au WIELS, dont il est un des mentors artistiques.

La plupart des œuvres d’Oorebeek sont basées sur des imprimés qu’il s’approprie librement dans l’espace public et qu’il soumet à un traitement graphique : publicités, affiches électorales, posters, couvertures de magazines, cartes postales et journaux. Il réalise également des livres d’artiste à compte d’auteur, des installations (vidéo) et des œuvres destinées à l’espace public, par ex. des tapisseries pour le bâtiment Ellipse des Autorités flamandes. Avec son partenaire, l’artiste autrichien Alaia Konrad, il a réalisé en 2011 le film « Angertal ». Il est également de temps en temps actif en tant qu’organisateur d’expositions.

Les œuvres d’Oorebeek se reconnaissent à leur trame de pointillés et leur « black-out ». « black-out » est une série d’œuvres que l’artiste réalise depuis les années 90 sur la base d’imprimés qu’il a trouvés et qu’il surimprime en général à l’encre noire. L’encre – contrairement à la censure – laisse transparaître l’image originale, de sorte que nous observons celle-ci plus consciemment et de manière plus précise. C’est ce qu’Oorebeek appelle la « chorégraphie de l’observation ». De plus, un lien provisoire se crée entre l’image originale et nous à travers notre reflet dans le verre sous lequel l’image est encadrée. Dans l’œuvre d’Oorebeek, le « black-out » représente aussi parfois l’impossibilité temporaire d’accès à la mémoire.

La trame graphique de pointillés caractéristique des photos dans les journaux, des bandes dessinées et des œuvres pop’art de Roy Lichtenstein est un deuxième élément visuel dans l’œuvre d’Oorebeek. Il couvre ainsi des façades entières de bâtiments d’une trame de pointillés, laissant parfois des zones en réserve pour des projections ou des textes. Il retravaille par ailleurs des couvertures de magazines en noir et blanc et en imprime plusieurs, agrandies, les unes au-dessus des autres. Automatiquement, nous essayons d’analyser l’image composite pour y distinguer les couvertures originales, découvrant du même coup à quelles règles artistiques Oorebeek soumet les couvertures.

Oorebeek développe une réflexion sur le statut des images imprimées dans les médias. En s’appropriant ces images reproduites massivement et en les adaptant de manière à ce que nous les observions plus consciemment, l’artiste leur restitue leur autonomie et leur éloquence. Oorebeek émet un jugement silencieux mais sûr à leur propos, tout en étudiant notre perception de celles-ci.

Devenez un Ami du S.M.A.K.
made by