Au centre de l’œuvre de N. Dash (né en 1980 à Miami, Floride, États-Unis), il y a un engagement envers l’énergie de la transformation, du mouvement et du soin. L’artiste intègre des matériaux tels que de la terre, de la peinture, des bouteilles en plastique, du fil, du treillis agricole, des bandes de polystyrène expansé, du carton de récupération et du jute dans des compositions complexes faites de plusieurs panneaux, qui empruntent aux langages et aux méthodes de la sculpture, de la photographie et de la gravure. Avec une remarquable économie de moyens, les œuvres de N. Dash expriment la tension entre biens produits industriellement et substances naturelles dans une vision écologique qui honore la terre et ses énergies occultes.
La base de nombreuses compositions de N. Dash consiste en de la terre, provenant du désert, qui est progressivement appliquée en surfaces lisses qui se craquellent et se fissurent en séchant, créant des champs topologiques. Ces surfaces de terre servent souvent de base à plusieurs couches de graphite, d’encre ou de peinture, qui rappellent la formation successive de strates planétaires. La notion de temps géologique se mêle également à des matériaux qui évoquent les cycles biologiques : N. Dash enfonce des fils dans les sols de terre lissés – et les en retire – et couvre des longueurs de tissu de pigment, de manière à ce qu’elles servent d’éléments emballés ou suspendus, créant des compositions qui mélangent subtilement diverses matières végétales et minérales.
Le souci de défaire et de refaire est également présent dans la pratique de N. Dash qui consiste à créer de minuscules sculptures en tissu. En manipulant longuement entre les doigts et le pouce de petits morceaux de textile tissé à la machine jusqu’à ce que les fils de chaîne et de trame se réduisent à des enchevêtrements désordonnés suggestifs, N. Dash défait au sens propre un produit industriel structuré pour créer une nouvelle forme qui amplifie le pouvoir du toucher, du geste et du rituel. Ces sculptures en tissu, sortes de totems prélinguaux de petite taille, graveleux et tachés, sont photographiées, puis sérigraphiées, en tant que versions fortement agrandies d’elles-mêmes. À cette dernière étape, la singularité protéiforme de chaque sculpture agit comme un dispositif projectif, dans lequel le spectateur peut identifier toutes sortes de formes imaginées.
Les compositions plus récentes de N. Dash intègrent de nouveaux groupes d’objets usuels de confection tels que des chiffons, des règles et des balais – des articles utilisés pour protéger, nettoyer et ordonner. Cette simple attitude de protection et de conservation est au cœur des compositions de N. Dash : par l’application de l’énergie du toucher humain et de l’ingéniosité humaine, d’humbles matériaux se transmuent en formes vitales transcendantes.
Biographie
N. Dash vit et travaille à New York et au Nouveau-Mexique.
Les œuvres de N. Dash ont été présentées dans des expositions individuelles à l’Aldrich Museum of Contemporary Art de Ridgefield (2019) ; à la Fondazione Giuliani de Rome (2017) ; au Hammer Museum de Los Angeles (2014) ; aux White Flag Projects de St. Louis (2013), etcetera.
Certaines de ses œuvres ont également figuré dans des expositions thématiques telles que Open Ended: Painting and Sculpture, 1900 to Now, au SFMoMA de San Francisco (2022) ; Body Ego, au Dallas Museum of Art (2018) ; Third Space: Shifting Conversations about Contemporary Art, au Birmingham Museum of Art de Birmingham, Alabama (2017) ; Repetition and Difference, au Jewish Museum de New York (2015) ; The Possible, au Berkeley Art Museum (2014) ; My Crippled Friend, au Columbus College of Art and Design (2013) ; Notations: Contemporary Drawing as Idea and Process, au Kemper Art Museum, Washington University de St. Louis (2012).
