Not enough brains to survive

3.Jan.02
20.Avr.02
Image04

Depuis quelques années déjà, le nom de Jan Van Imschoot est presque inévitable lorsqu’il s’agit de jeunes et bons peintres belges. 

La première chose qui se remarque quand on regarde ses toiles, c’est le caractère direct de ses oeuvres. Van Imschoot ne manie pas seulement le pinceau avec aisance et même virtuosité, les couleurs sont elles aussi en parfait équilibre. A cela s’ajoute son choix de sujets souvent dramatiques, très narratifs, qui confèrent à son œuvre une atmosphère aliénante douteuse, parfois morbide.

La percée de Van Imschoot a eu lieu il y a quelques années lorsqu’il a gagné le prix culturel de la Ville de Gand et qu’il a exposé une série de tableaux avec des martyres dans l’Association du Musée d’Art Contemporain de Gand. Depuis, l’œuvre de Van Imschoot a beaucoup évolué. Les thèmes ayant une forte charge historique sont cependant demeurés les mêmes. Ces thèmes lui permettent de présenter les côtés moins agréables de la société et les récits oubliés de la tradition. Depuis le début son œuvre cadre dans toute l’histoire de la peinture, avec dans une œuvre de fortes réminiscences à l’éminence sublime du Tintoret et dans l’autre les sombres distorsions de Goya... Une des constantes de ses toiles et dessins est constituée par l’humour « typiquement flamand » - notamment cynisme et ironie. Ici il évolue dans la lignée des Primitifs Flamands, des peintres tels que Breughel, Bosch et plus tard même Joachim Beuckelaer et la tradition des scènes de vanité du dix-septième siècle. Il faut regarder ses oeuvres d’une façon presque littéraire, où la parole devient souvent littéralement image et inversement, où l’image peut raconter toute une histoire. Lorsqu’on se trouve devant une de ses oeuvres, on sent presque la quête effectuée par l’artiste pour parvenir à cette image. On voit souvent les endroits où il a repeint des motifs, des éléments, des textes et des figures, rarement pour cacher ou voiler, mais pour accentuer d’autres parties du tableau. Il montre quelles sont les couleurs qu’il a mélangées pour obtenir cette atmosphère spécifique. Cela donne à l’œuvre un certain aspect grossier qui fait supposer que l’œuvre n’est pas achevée. Précisément ainsi, Van Imschoot réussit à renforcer le caractère ambigu et mystérieux des images, si bien que le spectateur ressent très bien qu’il ne s’agit pas pour l’artiste de produire des oeuvres lisibles et figuratives, mais d’une recherche « de l’image exacte ». Cette image comporte dans son oeuvre de plus en plus souvent différentes toiles qui constituent à chaque fois une seule œuvre dans des combinaisons différentes sans qu’elles perdent leur autonomie de « tableau ». Van Imschoot cherche dans ses oeuvres récentes littéralement un contact avec le spectateur. Il fait de nombreuses expériences avec d’autres matériaux et une participation active. En même temps les qualités littéraires de son œuvre sont accentuées avec plus d’éclat, sans que cela porte préjudice à l’expérience purement visuelle.

Des dessins sont accrochés à côté de tableaux et les séries sont plus étendues, l’histoire se déroule à des niveaux plus profonds. L’exposition à proprement parler avec l’œuvre de Jan Van Imschoot est construite au moyen de sept séries. Bien que ce concept ne s’appuie pas sur la chronologie de son œuvre, chaque série est considérée comme un moment-clé dans le développement de l’œuvre de l’artiste. Il s’agit surtout d’oeuvres récentes que l’on n’a encore jamais pu voir en Belgique et de séries qui seront montrées pour la première fois dans leur totalité lors de l’exposition. C’est entre autres le cas de « Psychomachia », une série impressionnante de dessins représentant les vertus et les vices. Une autre œuvre est intitulée « Lettre de l’être », une série de 12 portraits d’artistes, d’auteurs, de poètes,... reliés par le thème central de « Nole Mi Tangere », les paroles prononcées par le Christ ressuscité lorsqu’il est apparu à Marie-Madeleine sous l’aspect d’un jardinier. Ici apparaît clairement la tendance de l’artiste à procéder d’une façon plus littéraire. Les peintures n’acquièrent toute leur signification et toutes leurs couches que lorsqu’on les voit et lit toutes les douze ensemble. L’aspect (auto)biographique joue également un grand rôle dans son œuvre. Avec des oeuvres telles que « Confession of a Painter » et « How to sell your wife... », Van Imschoot reste près de son univers à lui ; il peint les choses auxquelles il accorde personnellement beaucoup d’importance. C’est dans ce cadre qu’il faut considérer la critique de la société dans son œuvre. Il a signé plusieurs oeuvres du pseudonyme significatif « Jean Némar ». Cela tout à fait à la mode du peintre romantique qui veut guérir le monde avec toute sa misère en dénonçant tout ce qui va mal d’une façon directe et cynique. Il fait cela d’une façon remarquable par exemple dans « Minuet of a sold skin ». Sur neuf toiles on voit neuf personnages martyrisés et maltraités.

Toutes les expositions
Devenez un Ami du S.M.A.K.
made by