Le 1 décembre 2006, l'artiste néerlandais Lars Eijssen (°1967) organise une performance unique au S.M.A.K de Gand.
Cette performance est présentée en prélude du projet d'exposition internationale du curateur invité Nina Folkersma qui sera organisée en 2008.
Lars Eijssen crée des performances qui ressemblent à des ‘tableaux vivants’ extrêmement stylés, réalisés par une équipe de chanteurs, danseurs, stylistes, créateurs de mode et concepteurs d'éclairage. L'art de la performance se caractérise par un moment live, rencontre avec le présent de l'oeuvre d'art. Selon Lars Eijssen il s'agit d'une expérience forte qu'il convient de ne pas sous-estimer. Ses performances, qui durent généralement à peu près dix minutes, sont dès lors axées sur l'intensification de l'expérience et l'impression du présent fugace comme une éternité dans la mémoire du spectateur. Sa performance ‘Flower Piece #1 : The Effort’ de 2005 est un exemple type de son oeuvre. Quatre danseuses indiennes et trois chanteurs vêtus de façon exubérante, placés comme un bouquet de fleurs sur un champ de terre reconstitué. Ensemble, les danseuses, les chanteurs et le décor forment un véritable tableau vivant dans lequelle des motifs classiques de la peinture telles que 'la récolte', 'l'ensemencement' et la 'nature morte florale' sont représentés de manière traditionnelle et dans le même temps de façon extrêmement contemporaine.
Nouvelle performance Lars Eijssen a conçu, spécialement pour le S.M.A.K., une nouvelle performance, intitulée ‘New Dawn Fades’. Dans cette performance, un garçon vêtu d'un costume trop lourd pour lui chante une chanson, alors que derrière lui dans le Floraliahal vide et plongé dans l'obscurité, un lever de soleil est présent. L'ensemble donne naissance à une scène paradoxale. Après quelques minutes, la plus grande partie du public reconnaît la chanson ‘New Dawn Fades’ de Joy Division. Cette chanson date de 1979 et marque le point de transition entre les années septante et les années quatre-vingt - période pendant laquelle divers exercices de style ont eu lieu, qui déterminent à présent l'image sombre et pessimiste que nous avons des années quatre-vingt. Le plaisir initial de la reconnaissance de la chanson et l'attendrissement pour le jeune chanteur qui, malgré son age semble connaître le chant d'une autre génération, pourrait être ressenti comme un début plein d'espoir et optimiste. Mais l'impression s'inverse. Le ton et le contenu du texte, ainsi que le souvenir de l'esprit du temps des années quatre-vingt et la fin choisie par le chanteur de Joy Division, font disparaître la brillance de l'apparition du nouveau matin. Une aube s'estompe lentement : a New Dawn Fades. Cette approche est typique de la méthode de travail de Lars Eijssen : il s'accroche au langage plastique de notre temps, tout en étant simultanément poussé par l'attente d'une expérience des sentiments authentique ; la recherche des éléments qui précèdent la volatilité du monde moderne et montre les trésors cachés d'une époque révolue. Tout comme dans ses performances précédentes, par la concentration de l'événement, et l'attention qui est accordée au chant, aux vêtements, au maquillage et à la lumière, 'New Dawn Fades' est une expérience qui n'est pas rapidement oubliée par ceux qui y ont assisté.