Nos paysages, tant naturels qu'urbains, changent en permanence sous l'influence des forces culturelles, économiques, mais aussi biologiques et géologiques.
Nous sommes souvent confrontés à des transformations qui se succèdent rapidement, telles que le changement des saisons, la démolition et la construction de bâtiments ou de travaux civils, ou encore la construction de routes et les travaux d'infrastructure. D'autres changements passent presque inaperçus, car il s'agit de rythmes lents tels que la modification progressive du relief et des cours d'eau, la suppression ou l'arrivée de pratiques urbanistiques et l'urbanisation des domaines externes, même si ce dernier phénomène peut avoir très rapidement de l'influence tout autour de lui. Les paysages se transforment, de "nouveaux paysages" voient le jour, des skylines inaperçues voient le jour.
Cette exposition anticipe la transformation du paysage et sur la connaissance collective. En 1904, le professeur Jean Massart a pris des dizaines de photos de paysages belges. Elles reflétaient l'intégration entre la végétation naturelle, l'agriculture et l'environnement topographique et géographique. En 1980, le photographe Georges Charlier a réalisé, à la demande du Jardin botanique de Belgique et de Belgische Natuur- en Vogelreservaten, de nouvelles photos d'une soixantaine de site en Flandre. Cette opération a donné naissance à un matériel unique qui permet de réaliser une comparaison des paysages aux environs de 1900 et de ceux de 1980. En 2003, le Vlaams Architectuurinstituut (VAi) a demandé au photographe Jan Kempenaers de photographier une troisième fois ces sites, après Massart et Charlier. Une triple série de photos a ainsi vu le jour, qui illustre objectivement et superbement la transformation du paysage et l'urbanisation en Flandre au cours des cent dernières années. Ces séries de photos seront présentées lors de l'exposition selon une disposition spatiale de l'artiste pictural Richard Venlet. Depuis plusieurs années déjà, son oeuvre se concentre sur la réalisation de "cadres de prestation" qu'il développe principalement en relation à des contextes ou situations externes donnés. Dans ce cas, Venlets constitue le point de départ de la série de paysages des trois photographes mentionnés ci-dessus qu'il installe, étant donné leur aspect d'enquête, dans une architecture qui ressemble à un laboratoire. Étant donné la recherche active de stratification dans le "concret" et de ce qui est présent sous la peau ou physiquement, il réalise un zoom sur diverses formes de contenu. L'oeuvre de Venlet adopte systématiquement une structure qui permet ou même stimule une accumulation de contenu, en plusieurs strates, par les divers acteurs.
