The Superfast series

3.Sep.03
25.Oct.03
Bogaertweb

Thomas Bogaert (°1967, Dendermonde) a suivi la formation en film d’animation du KASK à Gand. Fasciné par le mouvement, il y a appris à peindre de manière presque filmique.

Un de ses professeurs, Raoul Servais, a dit de l’œuvre de Bogaert qu’elle était "Un exemple du point de rencontre entre la cinématographie et la peinture; non point une peinture en mouvement, mais plutôt un mouvement peint."

Les vues fixes que Thomas Bogaert présente à ses débuts proviennent de prises de vues super 8 réalisées au cours de voyages dans des pays lointains. Il monte la vue fixe sur différents supports et la recouvre de résine, ce qui lui donne l’aspect d’une illustration. Ce sont des images simples, des scènes filmées à Miami Beach, à la Côte d’Azur ou sur une patinoire de Central Park à New York. Les actions et événements dépouillés en font des analyses du mouvement dans le temps. A la fin des années ’90, il réalise une série d’œuvres autour des "téléphériques", des prises de vues de et à partir de cabines, projetées sur différents décors. En 2002, il remporte le prix du Kunstsalen à Gand et il présente quelques films lors de la "Nuit du Film Expérimental" au Caermersklooster. Le S.M.A.K. expose actuellement la "Superfast Series", une double projection de prises de vues de petites voitures "matchbox". Sur les images filmées, les voitures semblent être des petites machines à voyager dans le temps: elles arrivent à contre-jour, comme si elles venaient du passé. La lumière éblouissante nous empêche de voir d’où elles viennent, mais tout d’un coup, elles sont là, ultra rapides. Elles sortent de l’imaginaire pour entrer dans l’image, mais on ne peut les saisir dans le présent.

Le caractère spécifique – couleur, grain, rayures, impuretés, image tremblante – des prises de vue super 8 joue aussi un rôle important dans notre perception et nous donne l’impression que les images que nous voyons appartiennent à une époque à jamais révolue. Pour réaliser la bande sonore du film, Bogaert a collaboré avec le londonien Andrew White afin d’actualiser un enregistrement musical existant. Le bruit renforce la puissance de l’image. En même temps, deux agrandissements du dessous de ces petites voitures sont exposés dans les halls d’escalier jouxtant l’entrée de l’espace d’exposition. Les voitures semblent avoir fait un tonneau, manqué un virage. L’agrandissement, le fond neutre et les ombres nettes leur donnent un aspect bizarre. Il s’agit de voitures mythiques, une Ford GT40, une Lotus, une Lincoln ou une Mercory Cougar, dont on ne voit jamais que la partie inférieure. L’agrandissement d’une miniature donne en même temps une impression d’échelle très particulière. Celui qui joue avec les petites voitures se croit sur les circuits de Monaco ou de Daytona ou dans les histoires de Michel Vaillant. La réalité dictée par le modèle réduit est celle d’un monde en petit, agrandi et complété par l’imagination au cours du jeu. Mais en dessous des voitures, nous ne voyons que la marque, le type et l’année de production, ainsi qu’un petit texte que nous n’avions apparemment jamais remarqué. Certains de ces messages secrets nous disent : « Change your mind », « Driven by jealousy », « Accidents will happen » ou « Carsex ». Le jouet avec lequel, insouciants, nous laissions courir notre imagination avait manifestement un dessous obscène, comme s’il était rempli de prédestinations pour les années à venir.

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