COLLECTION | Sol LeWitt - Cabinet 6: Ann Veronica Janssens | 31.10.2015... 14.02.2016

Collectie19

Les oeuvres d’art de cette exposition de cabinets ont été sélectionnées par Ann Veronica Janssens en relation avec Wall Drawing Nr.36 de Sol LeWitt. Janssens a choisi des oeuvres de la collection du S.M.A.K. où la forme, la lumière et le mouvement constituent des thèmes importants

L’oeuvre de François Morellet (1926, France) présente des liens avec l’art cinétique des années ’60, qui approchait la dynamique des temps modernes de manière purement abstraite. Le mouvement devenait un but en soi: les objets bougeaient (actionnés par un moteur, sous l’effet du vent…) ou pouvaient se mettre à bouger par l’action du spectateur. Cette sculpture cinétique se compose de deux grilles en aluminium que de fines chaînes de vélos font bouger lentement. Les structures métalliques changent mutuellement de forme et de position. La composition de l’oeuvre est littéralement dynamique.

Le mouvement est aussi important dans l’oeuvre d’Ann Veronica Janssens. Elle l’utilise pour exprimer l’élasticité de la réalité. Mais alors que l’oeuvre même de Morellet bouge, le mouvement (optique) se manifeste dans les oeuvres de Janssens lorsque vous les longez (par ex., Magic Mirrors) ou que vous laissez vagabonder vos yeux sur elles (par ex. Untitled (blue glitters)). Le fait que vous circulez dans l’espace d’exposition et vous adoptez donc différentes positions par rapport aux oeuvres est pleinement exploité par Janssens en fonction d’un vécu dynamique de son oeuvre.

Cette oeuvre en acier inoxydable et en lampes au néon est atypique dans l’oeuvre de Guy Mees (1935-2003, Belgique). C’est une oeuvre très rigide par rapport à la façon de faire de Mees et qui est apparentée de loin avec ses enseignes roses et bleus en forme de poutre tendues de dentelles frivoles de la série d’oeuvres Verloren ruimte (1960-1966). L’espace ‘perdu’ (de verloren ruimte) est, pour Mees, celui de la peinture. Il voulait faire éclater la peinture, la remettre en question et l’étudier.

Les oeuvres de Mees adoptent des formes très diverses: e.a. des peintures, des sculptures, des reliefs en papier, des installations et des films. Bien qu’elles soient très différentes, elles comportent toutes des références à la peinture. En se servant d’éléments tels que la couleur, la surface, la ligne, le cadre et la profondeur, l’artiste a tâté les limites de la peinture: jusqu’où peut-on aller avec la peinture comme médium et où se situent les limites entre la peinture et les autres disciplines?

Cette peinture de René Daniëls (1950, Pays-Bas) passionne Ann Veronica Janssens par la manière dont l’artiste se joue de l’espace et de la lumière, de l’avant-plan et de l’arrière-plan, de l’intérieur et de l’extérieur. Comment interpréter l’espace dans cette peinture, cela reste un mystère. On peut regarder par le trou noir vers l’espace imaginaire qui semble se cacher derrière. La peinture fait donc office de fenêtre. Mais l’espace peint pourrait aussi sortir du trou noir. Janssens, qui voulait d’abord devenir architecte, a toujours été fascinée par la relation entre lumière et l’espace.

Les espaces d’exposition sont souvent le sujet des peintures de Daniëls. Un motif récurrent est la reproduction en perspective de trois parois sur lesquels trônent des carrés qui peuvent être interprétés aussi bien comme des peintures (monochromes et sans thème) que comme des fenêtres. Dans cette oeuvre, l’espace est partiellement surpeint sous une couche de peinture noire. Les oppositions telles que intérieur et extérieur, avant-plan et arrière-plan, jour et nuit, sont réunies en une seule reproduction. Daniëls souligne lui-même le jeu entre ‘rendre visible’ et ‘voiler’: “Toute révélation d’un secret sert le camouflage d’un autre secret”. Une peinture est-elle une reproduction de ce que nous voyons? Ou reflète-t-elle ce que nous pensons?

31.Oct.15
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